Attentats, sabotages... Une attaque de la Russie redoutée par les renseignements européens

Attentats, sabotages... Une attaque de la Russie redoutée par les renseignements européens Plusieurs Etats dont la France auraient été alertés par les services de renseignements allemands sur "l'imminence" de plusieurs attaques "avec un potentiel élevé de dégâts humains et matériels", annonce le Financial Times.

L'Europe sur ses gardes. Ce dimanche 5 mai 2024, le chef des services de renseignements intérieurs allemand Thomas Haldenwang aurait averti ses homologues français, suédois et britannique d'un "risque d'actes de sabotage initiés par l'Etat russe" qui "s'est considérablement accru". Le Financial Times révèle que la Russie envisagerait d'intensifier ses efforts pour mener des attentats à la bombe clandestins, des incendies criminels et endommager des infrastructures sur le sol européen. Le responsable allemand insiste sur "l'imminence" de plusieurs attaques "avec un potentiel élevé de dégâts humains et matériels". Le Kremlin acterait alors son engagement direct dans un conflit avec l'Occident. 

Des opérations en cours ?

Dans les faits, certains éléments laissent penser que l'opération de déstabilisation de la Russie a déjà débuté. Le quotidien économique britannique évoque d'abord l'incendie d'un entrepôt au Royaume-Uni contenant des cargaisons à destination de l'Ukraine. De plus, deux ressortissants germano-russes ont été arrêtés pour avoir planifié des attaques contre des sites militaires et logistiques. 

"La Russie a déjà commencé à préparer plus activement des attentats à la bombe clandestins, des incendies criminels et des dommages aux infrastructures sur le sol européen, directement ou par l'intermédiaire de mandataires", explique le média britannique. En Suède, une série de déraillements ferroviaires inquiète les autorités. Ces dernières soupçonnent le Kremlin d'actes de sabotage. Des faits similaires sur les chemins de fers tchèques et des attaques sur certains véhicules de fonctionnaires en Estonie poussent d'autant plus les autorités européennes à la vigilance. 

"Une intensification majeure de l'activité russe"

Pour Keir Giles, consultant spécialiste de la Russie du think thank Chatham House, "la conclusion évidente est qu'il y a eu une intensification majeure de l'activité russe" assure-t-il dans le Financial Times. En revanche, "il est impossible de dire si cela est du au fait que les Russes y consacrent plus de ressources, s'ils sont plus négligents et se font prendre, ou si le contre-espionnage occidental est simplement devenu meilleur pour détecter et stopper ces activités" conclut-il. L'Otan a déjà alerté sur les "activités malveillantes" de la Russie sur le sol européen. L'organisation appelle à la vigilance sur des opérations dictées par le Kremlin, à petite comme à grande échelle. 

Campagnes de désinformation et de piratage informatique

Cependant, les menaces de la Russie ne se limitent pas à des attaques physiques. Le combat entrepris par le Kremlin comprend également des campagnes de désinformation et de piratage informatique. Déjà, en février 2023, l'organisme français de lutte contre les ingérences numériques étrangères, VIGINUM, mettait en lumière l'existence de près de 200 portails d'information servant la propagande pro-russe. Ce réseau surnommé "Portal Kombat" n'est pas sans conséquences sur la France, "dénigrant les autorités de Kiev, afin d'influencer les opinions publiques notamment françaises" précisait le secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN). "Le "réseau constitue une ingérence numérique étrangère" indiquait le rapport technique. De quoi inciter à la plus grande prudence. 

En avril, l'Otan se déclarait profondément préoccupée par les "activités malveillantes" de la Russie sur le territoires de ses alliés et invitait les Etats membres à la plus grade vigilance face à l'évolution de la menace. Dans les colonnes du Financial Times, les experts s'accordent à dire que les attaques menées par la Russie ont plusieurs objectifs, et notamment créer des perturbations, diffuser de la désinformation et tester les défenses de l'Europe. De son côté, Moscou juge toutes ces allégations "absurdes".